Dans notre monde la prudence est synonyme de précaution, de préservation, de sécurité.
Pour soi : ne pas courir de risques inutiles; pour les autres, alerter sur des dangers potentiels.
Dans l’histoire de la philosophie, c’est une notion bien plus complexe qui va de l’acte de penser à celui de calculer.
« Premier des biens divins », selon Platon, recommandation de s’en tenir à la définition stricte des concepts, selon Spinoza, elle est aujourd’hui une vertu psychologique qui nous encourage à calculer finement nos plaisirs en tenant compte des réalités(*).
(cf A. Comte-Sponville).
Dans l’expression artistique, tout l’enjeu est justement de savoir prendre des risques, c’est-à-dire de sortir de soi des choses inconnues, d’aller dans l’indicible, dans l’ineffable, dans l’innommable sans tomber dans l’indigne !
Quel projet invraisemblable me direz-vous!
D’accord!
Mais n’est-ce pas encore plus insensé de chercher à traduire avec un crayon, un pinceau, des sentiments, des émotions intimes qu’il serait beaucoup plus « prudent » de garder pour soi ?
Peindre ! N’est-ce pas se mettre en scène, soi, se dévoiler, s’exposer, au risque de se perdre ?
Qu’en pensez-vous ?
(*) Cette conception, plutôt valorisée aujourd’hui, était d’ailleurs déjà présente chez Aristote.
Merci à Alain pour la citation de C. André :
« Si la peur nous oppresse, si elle nous rend égoïste, alors c’est un problème. Mais si elle nous incite à la prudence, qui est la sagesse de la peur, alors elle est une chance et il faut la garder en nous. »
Dessiner, peindre quand on a ton talent d’accord…
Modestement je me contente de l’expression écrite…
C’est pratique pour communiquer, particulièrement le jour de Pâques.
Bonnes fêtes à toi et à ta famille et tous les autres que tu aimes.
l’expression écrite répond également à cette définition de la « prudence », elle n’a rien à envier à l’art graphique ! Merci pour tes voeux de Pâques Françoise.
Passe un beau lundi.