A toi, monde flagrant que j’ai connu,
Rieur et lointain, je te vois nu,
Semblant naître de mon désir, ton visage
Brûle dans l’ombre qu’ il ravage.
Tout cela est à toi si le monde vacille
Et dans un sursaut douloureux et gracile,
Je poursuis sans mot-dire
Le gille qui m’a laissé partir.
Geste vain, corps absent, mot noir,
Couché dans ma mémoire,
Perclus dans ma peur,
Je me dérobe aux caresses du coeur.
Que la solitude me ronge !
Que la parole me démange !
Mon masque d’amertume se fange
Dans la brume acide de mes songes.
Je m’enfuirai vers la mer en-dessous du village,
Où des bateaux sans nom et sans sillage,
Me laissant le froid qui mord,
Emportent avec eux mon remords.