
Dans le domaine de l’art, la perception visuelle engendre en général un récit narratif né de la rencontre de 2 imaginaires, celui du regardeur et celui qui lui propose une certaine image du réel.
Dans cette narration, le spectateur présente comme un regard singulier, émotionnel, intuitif, ce qui est en fait le produit moins d’une expérience personnelle que d’un habitus de classe. Notre appréciation est en effet largement conditionnée par le jugement dominant dans notre groupe d’appartenance. Nous avons si peu d’occasions de transgresser cette norme commune et si peu de raisons de nous désolidariser de ce jugement.
Dans ces conditions, est-il possible de développer une pensée personnelle sur un tableau, d’affûter notre regard ?
Mais surtout à quoi cela sert-il vraiment ?
(suite demain)
