« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ».
Existe-t-il une déclaration aussi universellement acceptée en théorie et aussi peu appliquée dans les faits que celle-ci ?
Car la notion d’inégalité est au fondemant même de la vie en société chez l’ homo sapiens !
La rivalité qu’on nous enseigne dès l’école primaire en introduisant des notes et des classements semble bien la base des rapports entre humains, non ?
Encore s’il s’agissait d’une paisible émulation fondée sur la coopération, l’aide mutuelle, le souci d’accompagner les moins performants, les moins chanceux, les plus faibles! Non, non, c’est une guerre, avec un vainqueur et des vaincus. Un chef et des pauvres types !
Les bonnes âmes recouvrent ce carnage d’un voile de pudeur qu’on appelle, la « méritocratie républicaine ». Ben oui, quoi, c’est normal tout ça ! Ce sont les plus bosseurs qui réussissent, sous-entendu : si tu échoues, c’est que t’as rien foutu !
OK OK je te vois venir, Arlequin, tu vas encore nous dire que tout le monde n’a pas les mêmes chances et les mêmes facilités et que cette compétition généralisée n’est juste que si tous partent sur la même ligne !
Or, non seulement ce n’est pas le cas mais ensuite tout est fait pour que les meilleurs reçoivent plus que les moins bons.
Le problème n’est pas qu’il y ait un « premier de cordée », non !
Le problème c’est que celui-ci fasse tout pour que le dernier dévale dans le ravin ! Le pôvre, il a pas eu de chance, il a pas su, il était pas préparé, il a pas compris les consignes, il était pas fait pour ça, il aurait pas dû , il était pas à sa place, dès le départ, on l’avait vu !