La nef des fous !


Sur la mer hostile, noire, déchaînée,
Un vaisseau magnifique, brillamment illuminé,
Sur le pont supérieur, un roi de droit divin
Trône, entouré de courtisans qui  ramassent les dollars,
Sur le deuxième pont, l’empire du milieu rit jaune et attend !
Au-dessous, des dictateurs sanguinaires tuent, maassacrent, détruisent.
Encore en dessous, une oasis de paix qui a connu deux horribles guerres mondiales se souvient.
Et pourtant, en son sein, certains ont oublié et complotent, manigancent, intriguent !
Enfin, dans la cale, une masse de pauvres gens meurent de faim, de soif, étouffent, S’entretuent aussi !
Les gens des ponts supérieurs viennent leur piquer leurs ressources et
les chassent sauvagement lorsqu’ils cherchent à monter jusqu’à eux.
Enfin, et c’est très curieux, les gens des ponts supérieurs ont dépêché des spécialistes pour casser les moteurs, ils s’attaquent maintenant à la coque !
Le navire s’appelle GAIA.

Adieu Sebastiao

Je voudrais ce matin célébrer la mémoire de Sebastiao Salgado qui nous a quittés cette semaine. Cet immense photographe a passé sa vie à témoigner par ses photos de la beauté de la nature et des hommes qui y vivent.

Quand il débarquait dans une tribu amazonienne c’était avec infiniment de respect et d’attention. Il restait des mois avec les gens, créait de vraies relations.

C’est à ce prix qu’il pouvait ensuite diffuser et vendre leurs photos.

(pour ce pastel, je me suis inspiré de l’une de ses  oeuvres)

Dur, dur, l’accueil !

« Ces populations étrangères à notre département, chez lesquelles la malpropreté la plus repoussante est une seconde nature et dont la dégradation morale est descendue à un niveau effrayant viennent périodiquement encombrer nos quartiers les plus pauvres et les plus insalubres. Ces gens entrent pour les trois quarts dans la population qui alimente les barres des tribunaux de police. Ces hordes nomades sont une charge pesante pour nos hôpitaux. Elles font une concurrence désastreuse à notre population ouvrière dans la recherche du travail »
Ecrit par un adepte de Zemmour ou de Le Pen en 2025 ??? Non point !
Ce texte est extrait du « Rapport sur les immigrations bretonnes dans la ville de Nantes », 1852, par Auguste Chérot, conseiller municipal !
Ou, comme le disait à peu près Montaigne : nous traitons de barbares ceux qui ne sont point de nos usages !!!

Dur, dur, l’accueil !!!

Apprendre de l’Histoire !!!

Lu le beau livre de Gaël Faye « Jacaranda » sorti il a peu.
Je n’avais pas voulu lire « Petit pays » car, ayant vu plusieurs documentaires sur le génocide rwandais et vu pas mal de reportages, je n’avais pas le courage de me confronter de nouveau à cette horreur !
Mais là, le livre commence bien après 94/95 et s’étale jusqu’à aujourd’hui !
Les évocations des massacres arrivent plus tard dans le livre, à travers les histoires de vie de certains personnages et servent à apaiser les rancoeurs et à substituer au silence une parole que la génération suivante réclame !
On comprend, s’il était besoin, que les pires événements sont toujours le produit d’une longue histoire, que les guerres et les tueries découlent toujours d’une idéologie d’oppression, de falsification, de haine.
C’est la colonisation qui a engendré ces phénomènes génocidaires, ce sont les Blancs qui, pour asseoir leur pouvoir, ont inventé ces catégories ethniques et les ont montées les unes contre les autres !
Alors quand je vois tous ces partis d’extrême-droite qui, partout dans le monde recueillent les suffrages des braves gens en agitant le chiffon rouge de la peur du migrant, je me dis qu’on n’a rien appris de l’histoire… ou qu’on fait semblant !
(Merci à Christian)