Les attentats de Paris en 2015 (en lien avec ceux de Beyrouth, Bamako, Charm-El-Cheikh…) nous laissent totalement désemparés.
La preuve c’est cette débauche sécuritaire absolument irrationnelle mais nécessaire pour rassurer un peu les gens.
L’opinion publique majoritaire en Occident est plutôt modérée et attachée à la laïcité, c’est-à-dire à la séparation dans l’espace public du religieux et du politique. C’est l’aboutissement d’un long processus historique qui nous a fait passer, tout du moins en France, de la « fille aînée de l’Eglise » à une « religion civile » qui déserte les lieux de culte après en avoir disqualifié les ministres. De temps en temps le retour du refoulé apparaît et fait descendre dans la rue un million de nostalgiques des temps anciens où les préceptes catholiques guidaient les consciences.
Le français aujourd’hui, bercé de libéralisme et de consumérisme, ne comprend pas qu’on puisse mourir pour Dieu! L’homme occidental qui verse de plus en plus dans un relativisme culturel alimenté par l’idéologie de la tolérance et du respect des croyances ne peut pas envisager une seconde ce fondamentalisme musulman qui réduit les femmes en esclavage et coupe la tête des infidèles.
Si les mots « sauvages », « barbares » reviennent pour caractériser ces innommables tueries perpétrées non pas dans les rue d’Alep mais aux terrases des cafés parisiens, c’est que l’occidental s’est empressé, au nom du progrès, d’évacuer l’un des besoins fondamentaux de l’être humain, à savoir la recherche de l’absolu.
Absolu du pouvoir d’abord, sans cette fascination pour le despote, aucun pouvoir tyrannique n’aurait jamais vu le jour sur cette planète!
Absolu de la toute puissance du divin surtout car elle seule est à la hauteur de cette aspiration irrépressible à s’abandonner corps et âme à une entité infinie qui nous dépasse et nous gouverne.
« Allah akhbar » criaient les tueurs au Bataclan. Seul Dieu est grand, l’homme n’est rien, ainsi les morts n’ont aucune existence réelle!
La religion est devenue « l’angle mort » (1) de notre civilisation, soucieux que nous sommes d’évacuer les racines chrétiennes de notre société.
Si nous voulons poursuivre cette marche vers le progrès que représente la défense d’une laîcité tolérante et respensable, il va nous falloir redéfinir quel est ce nouvel absolu qui nous anime et nous fait vivre, nous les occidentaux du XXIème siècle. Pour l’instant, le capitalisme libéral qui s’appuie sur des régimes démocratiques ne semble pas faire le poids!!!
(1)« Tuez les tous » Elie Barnavi
Donc, tu penses que c’est à nous qu’il revient de revoir notre modèle afin d’éradiquer le fondamentalisme islamiste ?
La capitalisme que tu pourfends est pourtant le système instauré de facto dans « l’état islamique ». Ils vendent du pétrole et des armes (ou en achètent) contre monnaie sonnante et trébuchante, ils sont indirectement aidés par des états assis sur des milliards de pétrodollars. Quand Daesh frappe la France, ce n’est pas par anticapitalisme.
Mais on est tellement le nez dans le guidon qu’on ne sait que penser. Il faudra le recul de l’histoire pour savoir ce qui se passe, en espérant que cela ne sera bientôt qu’un mauvais souvenir. Moi, je veux qu’on garde nos valeurs, on n’a pas à se redéfinir.
Réguler le capitalisme mondialisé, certes mais c’est un autre sujet dont les terroristes n’ont que faire.
oui c’est vrai, les terroristes n’ont que faire de nos querelles anti ou pro capitalistes. Ce que je veux dire c’est que la monstruosité de ces attentats nous servent de déclic pour réinterroger nos certitudes les + évidentes comme par exemple la laïcité à la française. Cette laïcité à laquelle je crois plus que personne mais qu’il est urgent de redéfinir pour qu’elle soit mieux comprise et intégrée. Une question anodine : est-il normal qu’il existe en France une école catholique aussi puissante ?
en fait je crois vraiment que notre modèle est à bout de souffle, la preuve, le vote FN!
Sur ce point, je te suis totalement, d’autant que la Bretagne est la région qui compte le plus d’écoles catholiques (avec des enseignants payés par l’Etat ne l’oublions pas) par nombre d’habitants. Mitterrand a essayé de réformer le système (en 1982, je crois) et il y a eu des manifestations monstres et il a reculé.
Toujours est-il que dans mon bourg de 3.000 habitants, il y a 2 écoles primaires, une publique (où est une de mes filles et où fut celle qui est au collège maintenant) et une privée. A l’heure où on parle d’économies, ce ne serait pas sage qu’il n’y ait qu’une école laïque ? Quand on voit le bordel que ça fout au niveau de la cantine et de l’organisation des activités périscolaires, quel gâchis.
Mais la société n’est pas prête au changement, loin de là.
eh oui! c’est là qu’on peut être inquiet!!!
à+ et bonne journée ensoleillée quand même
;o)))