Adieu aux « ouvriers » !

Lu, dans « la vie des idées », une passionnante itv d’Henri Eckert, sociologue à Poitiers, qui montre l’importance des mots qu’on emploie pour désigner les catégories du monde social et de ce fait les problèmes sociaux.
A l’heure où notre Président, tout en prêchant la solidarité (encore heureux pour un ex-socialiste) valide la pensée individualiste, celle qui consiste à situer l’individu au centre de toutes choses et à survaloriser la responsabilité personnelle, il est bon de se souvenir de quelques éléments essentiels de notre histoire.
Les « classes populaires » remplacent maintenant la « classe ouvrière » participant ainsi à faire disparaître le mot ouvrier derrière un fatras cher aux « new managers » comme collaborateur, opérateur, agent de production…
 » C’est une tentative d’anéantissement d’une culture ouvrière qui venait de la base, de l’expérience concrète des situations de travail, qui se disait à travers des mots qui étaient produits, mobilisés par les ouvriers eux-mêmes. « 
Tout ceci est évidemment politique et a pour but de faire oublier que, pour les jeunes des « classes populaires », leur identité ne passe plus par la lutte « ouvrière », c’est-à-dire, collective, mais par une farouche volonté individuelle de « se sortir » de ce populaire sans passé passable ni présent présentable, ramassis indifférencié d’ouvriers, d’employés, de chômeurs, de migrants, de sans-abris…

Le travail est source de dignité et « d’investissement dans l’agir » certes mais il est et reste source d’aliénation et d’exploitation.
Le rappeler est devenu aussi ringard que de parler de CLASSE et de LUTTE OUVRIERES

Non ?

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